Depuis plusieurs jours je vois un de mes élèves frapper un autre. Les versions divergent, comme d’habitude. Je questionne les enfants, demande aux « témoins », et il apparait que S. frappe en premier, même s’il explique qu’il ne fait que répliquer.
Je demande un rdv aux parents, pour en discuter. Un jour où je ne travaille pas (mais je suis devant l’école car j’emmène mon premier girafon), je tombe sur le papa, de manière informelle.
Le bilan de cette rencontre c’est que son loulou n’est pas tout noir, mais pas tout blanc non plus, et que nous allons tous veiller au grain. Cela s’est passé de manière courtoise, à mon sens tout va bien. Erreur, grossière erreur.
Ce même jour, mon complément est malade, mais nous avons la remplaçante rattachée à l’école qui est dispo… Banco.
Ben non.
Le petit S. s’est encore battu, il vient se plaindre qu’il a mal à la toute fin de la récréation. La collègue voit S. bouger ses doigts, elle lui met de la glace dessus. Etant donnée l’heure (15h40, les parents viennent à 16h30), elle décide de ne pas appeler les parents, mais questionne plusieurs fois S. pour savoir où il en est de sa douleur. Il dit que tout va bien. A 16h30, elle va voir le papa, et là, tout a basculé.
Il lui a hurlé dessus, lui reprochant de ne pas avoir appelé les pompiers, de ne pas l’avoir appelé lui… Cela a duré un long moment avant qu’une autre collègue lui demande de se calmer, lui explique que le protocole a été respecté. Et pendant ce temps, le petit S. bougeait bien ses doigts…
Après un passage à l’hôpital, il semblerait qu’un doigt soit cassé.
Je dis « semble », car sans remettre en cause les dires des parents, et malgré l’attelle du petit, nous sommes toujours en attente de la déclaration du médecin, que nous devions joindre à la déclaration d’accident.
Quelle leçon retenir de cela ?
Je ne sais pas…
Je pense que malgré notre échange plus que cordial sur le parvis de l’école (mais tout en respectant la confidentialité), le papa n’a pas dû apprécier que je dise que son fils est en partie responsable. Je comprends aussi que des parents à qui on dit « votre enfant tape » soient en colère lorsque leur enfant revient blessé à la maison. On ne confie pas son enfant à l’école en se disant qu’il peut revenir avec un doigt cassé…
Et malgré tout, en ne peut pas lâcher sa rancœur et sa hargne sur un enseignant qui a fait ce qui doit être fait dans ces cas-là. J’espère que le papa reconnaitra ses torts et ira s’excuser auprès de ma collègue, mais je n’en suis pas sûre…
Commentaires récents