COVID-19, again

Nous vivons une époque formidable, qui révèle la nature des gens…

1- Un élève est venu pendant plusieurs avec des symptômes de la COVID-19. Ses parents, bien gentiment, le bourraient de paracétamol le matin, histoire de.
Le gamin a mangé à la cantine. Et malgré un protocole assez strict, 20 élèves sont « cas contact »…

2- Des parents se sont offert des vacances dans un pays où on est plutôt free-style, dans les gestes barrières etc.
A la sortie de l’avion, test pour la famille. Un des parents est COVID +, il l’a appris le lundi midi. Et bien ses rejetons sont restés bien tranquillou à l’école jusqu’à mardi soir.
« Mais je ne savais pas, moi, que si j’étais positif.ve on devait garder ses enfants… »
Et au bout de quelques jours, message des parents : « Voici le résultat du test que vous exigez pour le retour en classe de nos enfants. » (sous-entendu : Vous nous faites suer…)

3- Des parents sont symptomatiques, font un test un jeudi matin. Et ils envoient leurs 3 gosses à l’école… Le vendredi matin, le résultat tombe : COVID+… Ils viendront donc chercher leurs enfants avant le repas de midi…

Merci le respect…

Grosse fatigue

Tadaaaaaaaaaaaaaaa !
Monsieur notre président est covidé.

Alors que nous nous prenons remarques sur remarques, sur le fait de ne pas manger ensemble avec les collègues, alors que dans notre vie privée nous sommes culpabilisés dès qu’on met un pied dehors pendant le confinement, notre président, a, selon ce que j’ai entendu sur France Info, mangé avec 17 personnes peu de temps avant d’avoir des signes.

Je peux lui transmettre ceci ? Je l’ai reçu il y a peu :
« Ainsi, les manifestations festives habituellement organisées à cette période au sein des structures scolaires seront évitées et une attention particulière sera apportée aux temps de repas durant lesquels les enfants et adultes ne portent pas leur masque. »


Ou bien ceci ?
« Le nombre de professeurs des écoles identifiés « cas contact » a augmenté significativement la semaine dernière dans notre département. Ce constat est confirmé ce matin. Les mesures d’éviction qui en découlent induisent de fortes tensions sur le remplacement et une augmentation des absences non remplacées.
L’analyse des situations montre que les cas contacts sont issus, pour la plupart, de moments de convivialité partagés sans masque.
Cet état de fait est bien évidement préjudiciable pour votre santé mais également pour la bonne prise en charge pédagogique de nos élèves.
« 

Bon, il est vrai, il ne prend pas en charge des élèves mais le bien-être de l’état… de nous…
Ah, quand « ceux qui sont tout » nous montrent l’exemple, il n’y a pas à dire, cela fait du bien.

Garderie

L’école, comme certains commerces, est donc non-essentielle.
L’école, contrairement à ce que l’on nous martèle depuis X temps, est donc un lieu de contamination.

Non ?
Et pourtant, elle est facultative jeudi 17 et vendredi 18 décembre.
Sans, bien sûr, que nous soyons au courant au préalable.
Non, non, nous ne « sommes rien », ils « sont tout », et nous le font bien sentir.

Comment les parents peuvent-ils agir avec décence et correction avec nous alors que notre gouvernement ne le fait pas ?

Violences

Depuis plusieurs jours je vois un de mes élèves frapper un autre. Les versions divergent, comme d’habitude. Je questionne les enfants, demande aux « témoins », et il apparait que S. frappe en premier, même s’il explique qu’il ne fait que répliquer.
Je demande un rdv aux parents, pour en discuter. Un jour où je ne travaille pas (mais je suis devant l’école car j’emmène mon premier girafon), je tombe sur le papa, de manière informelle.
Le bilan de cette rencontre c’est que son loulou n’est pas tout noir, mais pas tout blanc non plus, et que nous allons tous veiller au grain. Cela s’est passé de manière courtoise, à mon sens tout va bien. Erreur, grossière erreur.
Ce même jour, mon complément est malade, mais nous avons la remplaçante rattachée à l’école qui est dispo… Banco.

Ben non.
Le petit S. s’est encore battu, il vient se plaindre qu’il a mal à la toute fin de la récréation. La collègue voit S. bouger ses doigts, elle lui met de la glace dessus. Etant donnée l’heure (15h40, les parents viennent à 16h30), elle décide de ne pas appeler les parents, mais questionne plusieurs fois S. pour savoir où il en est de sa douleur. Il dit que tout va bien. A 16h30, elle va voir le papa, et là, tout a basculé.

Il lui a hurlé dessus, lui reprochant de ne pas avoir appelé les pompiers, de ne pas l’avoir appelé lui… Cela a duré un long moment avant qu’une autre collègue lui demande de se calmer, lui explique que le protocole a été respecté. Et pendant ce temps, le petit S. bougeait bien ses doigts…

Après un passage à l’hôpital, il semblerait qu’un doigt soit cassé.
Je dis « semble », car sans remettre en cause les dires des parents, et malgré l’attelle du petit, nous sommes toujours en attente de la déclaration du médecin, que nous devions joindre à la déclaration d’accident.

Quelle leçon retenir de cela ?
Je ne sais pas…
Je pense que malgré notre échange plus que cordial sur le parvis de l’école (mais tout en respectant la confidentialité), le papa n’a pas dû apprécier que je dise que son fils est en partie responsable. Je comprends aussi que des parents à qui on dit « votre enfant tape » soient en colère lorsque leur enfant revient blessé à la maison. On ne confie pas son enfant à l’école en se disant qu’il peut revenir avec un doigt cassé…

Et malgré tout, en ne peut pas lâcher sa rancœur et sa hargne sur un enseignant qui a fait ce qui doit être fait dans ces cas-là. J’espère que le papa reconnaitra ses torts et ira s’excuser auprès de ma collègue, mais je n’en suis pas sûre…

Absences

Dur dur, le (la) COVID.
Un de mes élèves est absent depuis 3 semaines. 3 semaines à envoyer le travail quotidien, au papa, parce que la maman est HS.
3 semaines que le papa n’y arrive pas. J’ai décidé d’arrêter. J’ai donné de la lecture au gamin.
Parce que c’est un gamin en grosses difficultés. Et ce gamin là, il a raté des tonnes d’apprentissages.
J’ai demandé à ce que cette année, exceptionnellement, je puisse le prendre seul en APC, pour pouvoir rattraper.
« Non », fut la réponse.

Je fulmine. Les APC sont faits pour les élèves en difficulté ou pas ? Oui.
MAIS je n’ai pas le droit de le prendre seul.
Alors au diable ! Je prendrai des élèves en APC, qui n’en ont pas besoin, je les caserai dans un coin de la classe et avec lui, nous ferons de la manipulation, afin de tenter de rattraper un peu de ce qu’il n’a pas eu.

Respect

C’est un bien joli mot. En ce moment, il me semble vide de sens.
Dans notre métier, nous n’apprenons pas les choses par nos supérieurs.
Nous les apprenons par la presse.
Une rentrée à 10h pour une réunion de concertation en hommage à Samuel Paty ? Merci BFM et consorts, je l’apprends grâce à vous le 27 octobre.
Je vérifie mon mail académique, plusieurs fois par jour, histoire de…
Rien jusqu’à ce jeudi 29 octobre. Mail de Zeboss nous transférant le mail de M. le Recteur.
Il va falloir se débrouiller pour mettre en place l’accueil des enfants des personnels « prioritaires » + ceux des familles monoparentales… En 2 jours.

Ah ben finalement non, nous apprenons ce vendredi 30 octobre, par voie de presse également, que non non, la rentrée se fera comme d’habitude.

Et du coup, nous nous retrouvons, comme des c**, à avoir envoyé le mot du DASEN aux parents. Il faudra envoyer un second mail, en s’excusant du cafouillage.

Donc, parents, si vous me lisez, sachez que nous n’avons pas d’infos autres que celles données par les différents médias… Et que, peut-être, demain, vous trouverez un n-ième mail vous expliquant comment se passera la rentrée… ou pas.

Spoiler Alert

Les écoles vont fermer à partir de samedi, et ce pour 2 semaines… 😀

COVID, encore et toujours

Couvre-feu.
Éteignons bougies et lanternes et autres feux de cheminée, pour éviter que la maison ne brûle.
Ah, on m’informe que nous ne sommes plus au Moyen-Age.

Mais que nous allons subir le sens actuel du « couvre-feu ».
Après avoir subi le confinement, voici une autre nouveauté pour les français qui n’avons pas vécu la guerre.

Je suis une oie blanche, alors je pose des questions :
Pourquoi interdire les rassemblements amicaux, familiaux, alors qu' »en même temps » les transports en commun sont bondés ?
Pourquoi ne pas revaloriser les métiers médicaux, les rendre attractifs, pour éviter le départ en masse des personnels soignants qui n’en peuvent plus d’être déconsidérés ?
Ah oui, ça m rappelle un certain M. Fi*** qui disait que ‘ »ça crée de la dette »… Donc, il est normal que dans un service il y ait 1 seul infirmier pour 32 patients (entendu ce matin sur France Info, pour ne pas la nommer…).

Pourquoi les collèges et lycées restent-ils ouverts ? Il semble qu’à partir de 11 ans ces petites bêtes soient contagieuses (mais pas avant…).
On me dit que c’est comme pour Tchernobyl : la COVID s’arrête à porte de toutes les salles de classe.

Je me sens fatiguée, je me sens désabusée… Il semble qu’il n’y ait pas d’argent magique pour ceux qui en ont besoin, mais on arrive à en trouver, comme « par magie », pour relancer l’économie.
Mais cet argent est sélectif : il ne sait pas aller dans les créations de poste d’infirmiers, d’AS, d’enseignants… Saleté d’argent, effectivement.

J’en ai un peu marre qu’on soit dans le répressif, plutôt que dans l’anticipation, et que l’on nous prive de vivre, que l’on nous réduise à des exécutants qui peuvent chopper la COVID en allant au travail, en étant au travail mais en nous culpabilisant dès que nous voudrons faire ce que nous sommes au plus profond : se socialiser.

Et puis, en même temps, il faudra relancer l’économie. Parce que ce sera notre faute si les TPE / PME ferment…

Allez, je m’arrête ici, après tout, j’ai un peu débordé du cadre de ce blog…

Mouais mouais mouais

Monsieur le préfet a indiqué de nouvelles mesures afin d’éviter la propagation de la COVID-19.
Donc, en résumé, il nous est demandé en privé de ne pas nous réunir à plus de 10. On annule les brocantes, les vide-greniers… Jusque là, ça me parait normal.


Mais quand nous sortons notre costume de super maître.sse, alors là, nous devenons invincibles, la COVID n’a pas de prise sur nous et les mesures sont inutiles.
Nous pouvons donc maintenir les réunions de début d’année, avec les parents, sans avoir besoin de les déclarer à la préfecture. Nous devons faire respecter les gestes barrières…
Sauf que dans ma classe, on n’a que le « presque mètre d’écart » entre les bureaux. Donc déjà, là, c’est foutu…

On voit bien que ce qu’il faut, c’est ne pas bloquer le pays. Donc, on allège les protocoles, pour garder un maximum de gamins à l’école, et roule ma poule, tout ira bien…

So far so good…

De la cuisse de Jupiter

Depuis la rentrée, il me faut gérer dans ma classe plusieurs loulous avec des profils bien particuliers.

L’un a un frère HPI (vrai de vrai) que j’avais eu dans ma classe il y a plusieurs années. Cet élève a des compétences, certes, mais loin d’en faire un HPI. Là où l’ainé trouvait la solution à des problèmes compliqués, mais n’arrivait pas à expliquer son raisonnement (« Ben… parce que c’est comme ça, ça ne peut pas être autrement » qu’il me disait… 🙂 ), le cadet (à qui les parents ont fait sauter une classe, sans avoir rencontré la psy, les enseignants des classes supérieures…) n’y arrive pas, même quand je tente de l’aiguiller. Et s’énerve, me regarde de haut comme si je me trompais… Et me reprend régulièrement alors qu’il n’a rien écouté de ce qui précédait…

Un autre de mes élèves tente systématiquement de trouver une faille entre mon complément et moi.
« Avec Mme Machin on fait comme ça. Oh… mais pourquoi on écrit ça ? C’est avec Mme Machin qu’on le fait… »
Et avec Mme Machin en question,  c’est « Avec Mme Little Girafe on ne fait pas comme ça. Et comme on est avec elle 3 jours par semaine, on devrait faire comme elle. »
Il me reprend également systématiquement. « Ah non, c’est pas comme ça. On ne dit pas ça… »
Après une n-ième remarque sur ma manière d’enseigner et mon vocabulaire, je lui ai répondu assez sèchement :
« Est-ce que du haut de tes 8-9-10 ans tu pourrais imaginer que tu ne connais pas tout de la vie ? Que de par mon âge et mon expérience, mon métier et que sais-je encore, je connaisse quelques petites choses de plus que toi ? »
Du bout des lèvres, il dit « Oui… » (Mais je l’imagine dire « Non avec le cœur… »)

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