De l’écœurement

Attention, j'ai entendu parler de cette histoire, il est fort possible que des détails m'aient échappés ou que je n'ai pas tout saisi, auquel cas je rectifierai, car je n'ai pas envie de divulguer de "fake news".

C’est l’histoire d’un prof stagiaire. Un prof stagiaire, qui pour X et Y raisons, au-delà du confinement, n’a pas pu terminer son année.
C’est un PES qui l’an dernier était dans une école réputée difficile et avec une classe particulièrement difficile.
Il lui a été reproché de ne pas tenir sa classe, je crois.
Donc, il fut décider de proroger ce prof stagiaire.

Icelui se trouve désormais dans une école réputée plus tranquille.
Mais il lui a aussi été dit, si je ne me trompe pas : « Vous avez jusqu’à novembre pour faire vos preuves. Soit c’est la titularisation, soit c’est la porte. « 

La porte ? En fait, il semblerait (rappel : je rapporte cette histoire, donc il est possible que j’ai mal compris) qu’on lui ai dit que s’il n’était pas titularisé, on lui demanderait quand même de rester et de finir l’année EN TANT QUE CONTRACTUEL parce qu’ils n’avaient personne d’autre à mettre son son poste…

OMG…

Foutage de gu***, bis repetita

Dans notre « petite » école, 4 enseignants sont des « cas contact ».
Donc, quarantaine (de au moins une semaine, jusqu’aux résultats du test).
3 des 4 sont des « contacts » à cause d’une réunion pour l’école. Ces 3 collègues ne seront évidemment pas payés le 1er jour¹ (oui, oui, je sais… dans le privé c’est 3. Mais dans le privé, on ne prend pas autant les gens pour des c***).

Lorsque les médecins ont demandé à Zebigboss les circonstances, si la personne positive avait rencontré des élèves, la réponse fut : Non.
Petite pause. « Et de toute façon, elle avait un masque. »

« Quel genre de masque ? »

Zebigboss tente de se remémorer : « Le masque en tissu fourni par l’Education Nationale. »

Réponse unanime et sans concertation (puisque des appels séparés…) des médecins de l’ARS / de la DSDEN / de la ville : « Ces masques ne servent à rien. » *soupirs*

Donc, on résume :
Notre employeur nous fournit des masques qui n’empêchent pas d’être contaminé, ni de contaminer les autres.
Dans une classe où les enfants, porteurs asymptomatiques peu testés, peuvent être nombreux à être malades sans le savoir, la charge virale augmente et nous n’avons aucune protection valable.


Ça me rappelle les soignants au début de la crise…


Oui, mais eux, ils font « un vrai job », « ils sont vraiment confrontés au COVID », ils ont vraiment besoin des masques FFP2… » * soupirs – soupirs – soupirs*

 

¹ Alors en fait après avoir écouté la ministre de la fonction publique : pas de jour de carence pour ceux qui sont en quarantaine en attente d’un test. En revanche, le jour est maintenu si on est positif à la COVID et de facto en arrêt maladie…

Oh punaise !

Je viens d’assister à ma 1ère réunion de classe en mode « maman ».

Oh punaise, que c’est pénible ! Je n’avais pas idée, parce que moi j’étais toujours celle qui tenait le crachoir.

Ma réunion est semaine prochaine. Mon but : le moins de bla bla possible. Et torcher la réunion en 30 minutes.

Ou alors je la supprime. Mais je ne suis pas sûre que ma hiérarchie approuve… ;-D

Same again

J’ai déjà changé un enfant de place car il passe son temps à déconcentrer ses voisins, à faire coucou aux autres classes qui passent…

Lundi matin, il revient en me disant : « Maman a dit que tu devais me remettre devant pour que je voie mieux. »

« Tu diras à maman que si tu n’arrives pas à voir depuis le fond de la classe, c’est peut-être parce que tu as besoin de lunettes et qu’il te faudra voir un ophtalmo… Pour l’instant, tu restes au fond. »

Non mé ! C’est qui le chef dans cette classe ? ;-D

 

Foutage de gu***, encore et toujours ?

Après « Pas besoin de masques (parce qu’en fait y’en a pas), après « On ferme les écoles parce que les enfants sont porteurs sains » (mais on déconfine parce qu’il faut que le pays vive, et on en profite au passage pour dire que non les enfants ne sont pas contagieux), nous avons de nouvelles consignes concernant les fermetures de classe en cas de COVID :  les parents pourront bénéficier d’un « congé parental ». Ok.

Mais à trois conditions :

1- La fermeture (…) a été décidée par les autorités administratives : ARS, Rectorat, Préfecture.
–> Jusque-là, tout va bien.

2- Aucune alternative de garde des enfants n’est proposée au niveau local.
— > Alors, là, ça commence à coincer : on ferme une classe parce qu’un cas de COVID est avéré MAIS on peut regrouper lesdits enfants ailleurs pour les garder. Je cherche la logique sanitaire.

3- Aucun des deux parents ne peut être en télétravail.
–> Qu’est-ce qu’ils n’ont pas compris au ministère du travail en faisant le bilan du confinement ? Il est pratiquement impossible de faire un télétravail correct ET de garder ses enfants ET les faire travailler aussi. La pression ressentie par les parents a été énorme, la charge mentale s’est accrue pour les femmes, mais bon, c’po grave !

Donc, le crédo  « Le télétravail, ce n’est pas pour garder les enfants  » devient « le télétravail ce n’est pas pour garder les enfants, mais bon là, on peut, pour éviter de devoir payer les congés parentaux. » (et si votre travail en pâtit ou si vos enfants sont livrés à eux-même, tant pis… Piske vous pouvez être en télétravail, vous DEVEZ garder vos enfants, quoi qu’il vous en coûte… pour que ça ne coûte pas à l’état… »)

Pourquoi pas, après tout…

De la rentrée

Cette année, j’ai pu faire la rentrée de mon 1er girafon. La 1ère fois que ça arrive, probablement la dernière.

Dans ma classe, il semble que ça se soit passé correctement, selon mon complément.
Mais pas selon mes collègues mitoyens.

Je ne sais donc pas comment je vais trouver ma classe jeudi…

Dans l’école, nous avons également eu des radiations, en ce jour de rentrée. Dont une fratrie que la famille avait inscrite vers mi-juillet. J’imagine qu’ils étaient en attente de réponse de l’école privée d’à côté.

 

Un collègue d’une classe supérieure m’a dit « Dis-donc, va falloir que je te parle du niveau d’un de tes élèves ».

Je n’ai plus la composition des classes en tête, mais je donne tout de suite le prénom de mon élève décrocheur, durant le confinement. Bingo, c’est bien de cet élève dont il s’agit.

Et là je me dis que je ne comprends pas les parents* : nous avons eu moult rdv entre septembre 2019 et février 2020, il était pris par le RASED et je le prenais en APC, le vendredi avant le confinement j’avais appelé les parents en leur disant que je pensais que ça allait être dur pour lui, mais que je pourrais l’appeler tous les jours pour travailler avec lui. Je leur ai proposé des visios en individuel pour qu’il ne se sente pas obligé de fanfaronner devant les autres… Mais comme je te l’ai dit hier, cher Lecteur, aucune réponse…

Et là, en début d’année scolaire, « il va falloir qu’on parle de lui »…  Dur dur pour cet enfant.

 

 

* Pour info, les parents de cet élève ont accès à internet, ont du matériel multimédia même s’ils ne sont pas CSP+…

 

Bilan de ces 18 derniers mois…

18 mois que je ne suis pas revenue par ici…

Ben vi, mon girafon a eu la bonne idée de nous développer une énième saloperie en plus de toutes ses pathologies.  Du coup, on a passé un peu de temps à l’hosto.

Et puis, il y a le confinement. Ah, le confinement…

Mon quotidien, c’était juste la galère, comme des millions de parents : 2 girafons à gérer, plus les preps, plus les visios, plus les corrections, plus les visios en individuel quand les enfants ne comprenaient pas telle ou telle notion… Bon, heureusement Papa Girafe a bien aidé à la gestion, surtout pendant les visios. Mais lui aussi était en télétravail, alors ce fut rude aussi pour lui.

Mais au final, j’ai réussi à avoir tous mes loulous en visio au moins une fois par semaine, pour la majorité c’était tous les jours, 45 minutes par groupe de 3 ou 4.

J’ai eu un seul décrochage, un vrai, sans aucune nouvelle. J’ai eu beau appeler les parents, plusieurs fois, rien n’y a fait. J’ai proposé des visios à 7h30 le matin, à 18h30 le soir, jamais de réponse. Alors j’ai lâché l’affaire fin mai. A part me déplacer dans la famille, je ne vois pas ce que j’aurais pu faire d’autre… L’élève est revenu le 22 juin, totalement largué. 2020-2021 va être une année difficile pour lui.

Sinon, en juin nous avions préparé les classes, selon 2 scenarii : avec ou sans fermeture. On était fiers de nous. Ben il a fallu recommencer parce Zebigboss nous a filé une contrainte en plus aujourd’hui, en lien avec l’organisation « COVID ».

Conclusion : je viens de ramener mes cahiers, pour préparer les pages de garde, afin que tout soit prêt pour demain.

Chouette, non ?

Allez, bonne rentrée à tous !

Coucou

Décidément il m’est difficile de tenir ce blog.
Je suis pleine de rage, depuis que dame nature s’est montrée peu généreuse avec mon bébé girafon et l’a affublé de « handicaps multiples ».
Je suis en colère contre plein de choses.
Là, je suis sur un groupe FB où des parents déversent leur fiel sur les enseignants qui « osent » râler contre les gamins en situation de handicap que l’on veut absolument inclure parce que la loi le permet.

Je sens que je vais m’en prendre plein la gueule, mais tant pis.
Je suis maman d’un enfant en situation de handicap ET enseignante.

Chers parents, ON FAIT CE QU’ON PEUT ! Oui, il y a surement des personnes qui sont mal à l’aise avec le handicap et qui ne savent pas comment gérer les enfants en inclusion. Mais sont-elles vraiment la majorité des enseignants ? Je n’en sais rien.

Mais quand les élèves inclus en classe ont de gros problèmes de comportement (liés au handicap), doit-on tout accepter au nom de la sacro-sainte inclusion ?
Un élève violent (encore une fois à cause de son handicap) qui fait peur à tous les autres élèves, doit-il être maintenu en inclusion ?

Dans mes différentes rencontres depuis la naissance de bb girafon, j’en ai croisé des parents désespérés quant à la scolarisation de leur enfant en situation de handicap.
Mais j’en ai aussi croisé des enseignants démunis, en train de chercher une solution pour canaliser un enfant violent pour éviter qu’il ne frappe ses pairs. Je suis la première à me battre pour l’inclusion, quand cela est possible.

Lors d’une rencontre entre parents d’enfants en situation de handicap, je discute avec cette maman dont la fille a des troubles du comportement. Elle me dit que l’enseignante et la directrice refusent la petite quand son AVS n’est pas là. Et là, je m’insurge : « Comment, mais non, c’est inadmissible ! »
Et puis je vois cette louloute, 5 ans, qui n’arrive pas à gérer ses émotions, qui n’arrive pas à exprimer ce qu’elle ressent, je la vois donc dans un petit groupe de 4 enfants (5 ans également), avec 1 animatrice. Les 3 autres loulous, dont mon 1er bébé girafon, ne sont pas en situation en handicap. A un moment, cette petite fille se jette sur les autres, se met à les taper, à les griffer, à les mordre.
Et là, 3 choses se sont passées en moi  :
– j’ai couru vers mon bébé girafon pour le protéger de cet accès de violence.
– j’ai eu de la compassion encore plus grande pour cette maman qui ne s’en sort pas.
– j’ai eu de la compassion ET de la compréhension pour le personnel enseignant.

OUI on veut de l’inclusion. Oui, cette petite a droit à une scolarisation en classe ordinaire mais OUI nos élèves ont aussi le droit de se sentir en sécurité à l’école.
Et quand cette petite fille n’a pas d’AVS, qui surveille le fait qu’elle apprenne, qu’elle ne se mette pas en danger ou ne mette pas en danger les autres ?

Cette maman veut que sa fille soit le plus longtemps possible à l’école car elle ne peut plus l’assumer 24h/24 ! Comme je la comprends.

Les enseignants ne la veulent pas sans AVS car ils ne peuvent pas garantir qu’elle ne  blessera personne. Comme je les comprends.

Le monde n’est pas tout blanc ou tout noir, les nuances de gris sont infinies. En tant que parents on veut le meilleur pour nos enfants, en tant qu’enseignant on veut le meilleur pour nos élèves. Et parfois, ça n’est pas compatible.

Petite question aux parents d’enfants en situation de handicap : N’avez-vous jamais, au grand jamais, été désobligeants avec des personnes de la MDPH ? Avec un travailleur social ? N’avez-vous jamais vidé votre sac concernant des gens que vous jugiez incompétents ? N’avez-vous JAMAIS insulté un enseignant, sur le trottoir, au square ? Mais, jamais au grand jamais, vous ne le lui avez dit en face, par bienséance ?

Je me rappelle que ma tutrice en entreprise m’avait dit : « C’est l’allègement de la tension sociale »… On a besoin parfois de vider son sac, les enseignants ne sont pas un cas à part.

Nan mais ça va, t’es prof des écoles…

On parle déménagement, changement de cadre de vie, enfants… avec une copine.

– T’as besoin de combien de pièces, toi ? Il te faut un bureau pour bosser ? (Je vais pour répondre, elle ne m’en laisse pas le temps) Non, t’es prof des écoles, t’as pas besoin de préparer tes cours, toi, c’est pas comme au collège.

Heu ?… Vraiment ?

Pourtant, c’est une nana qui a une trentaine d’années, bac+5, ouverte d’esprit…
J’aurais peut-être dû lui demander si elle pensait qu’on était surpayés vu qu’ a priori on ne fout rien…

Mon enfant ne m’a pas dit…

Je signale à un papa que cela fait 5 fois que le cahier n’est pas signé.

« Oh, mais il ne montre pas tout.

– Vous ne regardez pas le cahier de texte de votre enfant ?

– Ben non, quand il ne me montre pas, je ne regarde pas. »

Non mais sérieusement ? Réveille-toi, mon gars, c’est pas à ton gosse de ton montrer quand il veut. C’est toi le papa, c’est toi qui dois regarder sans attendre l’accord de ton gosse.

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