Décidément il m’est difficile de tenir ce blog.
Je suis pleine de rage, depuis que dame nature s’est montrée peu généreuse avec mon bébé girafon et l’a affublé de « handicaps multiples ».
Je suis en colère contre plein de choses.
Là, je suis sur un groupe FB où des parents déversent leur fiel sur les enseignants qui « osent » râler contre les gamins en situation de handicap que l’on veut absolument inclure parce que la loi le permet.
Je sens que je vais m’en prendre plein la gueule, mais tant pis.
Je suis maman d’un enfant en situation de handicap ET enseignante.
Chers parents, ON FAIT CE QU’ON PEUT ! Oui, il y a surement des personnes qui sont mal à l’aise avec le handicap et qui ne savent pas comment gérer les enfants en inclusion. Mais sont-elles vraiment la majorité des enseignants ? Je n’en sais rien.
Mais quand les élèves inclus en classe ont de gros problèmes de comportement (liés au handicap), doit-on tout accepter au nom de la sacro-sainte inclusion ?
Un élève violent (encore une fois à cause de son handicap) qui fait peur à tous les autres élèves, doit-il être maintenu en inclusion ?
Dans mes différentes rencontres depuis la naissance de bb girafon, j’en ai croisé des parents désespérés quant à la scolarisation de leur enfant en situation de handicap.
Mais j’en ai aussi croisé des enseignants démunis, en train de chercher une solution pour canaliser un enfant violent pour éviter qu’il ne frappe ses pairs. Je suis la première à me battre pour l’inclusion, quand cela est possible.
Lors d’une rencontre entre parents d’enfants en situation de handicap, je discute avec cette maman dont la fille a des troubles du comportement. Elle me dit que l’enseignante et la directrice refusent la petite quand son AVS n’est pas là. Et là, je m’insurge : « Comment, mais non, c’est inadmissible ! »
Et puis je vois cette louloute, 5 ans, qui n’arrive pas à gérer ses émotions, qui n’arrive pas à exprimer ce qu’elle ressent, je la vois donc dans un petit groupe de 4 enfants (5 ans également), avec 1 animatrice. Les 3 autres loulous, dont mon 1er bébé girafon, ne sont pas en situation en handicap. A un moment, cette petite fille se jette sur les autres, se met à les taper, à les griffer, à les mordre.
Et là, 3 choses se sont passées en moi :
– j’ai couru vers mon bébé girafon pour le protéger de cet accès de violence.
– j’ai eu de la compassion encore plus grande pour cette maman qui ne s’en sort pas.
– j’ai eu de la compassion ET de la compréhension pour le personnel enseignant.
OUI on veut de l’inclusion. Oui, cette petite a droit à une scolarisation en classe ordinaire mais OUI nos élèves ont aussi le droit de se sentir en sécurité à l’école.
Et quand cette petite fille n’a pas d’AVS, qui surveille le fait qu’elle apprenne, qu’elle ne se mette pas en danger ou ne mette pas en danger les autres ?
Cette maman veut que sa fille soit le plus longtemps possible à l’école car elle ne peut plus l’assumer 24h/24 ! Comme je la comprends.
Les enseignants ne la veulent pas sans AVS car ils ne peuvent pas garantir qu’elle ne blessera personne. Comme je les comprends.
Le monde n’est pas tout blanc ou tout noir, les nuances de gris sont infinies. En tant que parents on veut le meilleur pour nos enfants, en tant qu’enseignant on veut le meilleur pour nos élèves. Et parfois, ça n’est pas compatible.
Petite question aux parents d’enfants en situation de handicap : N’avez-vous jamais, au grand jamais, été désobligeants avec des personnes de la MDPH ? Avec un travailleur social ? N’avez-vous jamais vidé votre sac concernant des gens que vous jugiez incompétents ? N’avez-vous JAMAIS insulté un enseignant, sur le trottoir, au square ? Mais, jamais au grand jamais, vous ne le lui avez dit en face, par bienséance ?
Je me rappelle que ma tutrice en entreprise m’avait dit : « C’est l’allègement de la tension sociale »… On a besoin parfois de vider son sac, les enseignants ne sont pas un cas à part.
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